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SPIRALE

Jean-Paul Daoust

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Tu rêvais de soleils ardents dans ses yeux
Et non d’orages brutaux sur ta peau
Tu aimais le parfum de sa bouche
Et non la hargne de sa langue
Puis quand l’arc-en-ciel de votre union
A volé en éclats coupants
Le vitrail de votre cathédrale s’est terni
Comme une nuit sans lune
Où les corps jadis soudés
Se sont séparés brutalement
Car le loup affectueux qu’il était
S’était peu à peu transformé
En un loup-garou monstrueux
Autant tu aimais l’attendre
Autant tu craignais maintenant son turbulent retour
Tu as cherché dans les miroirs trompeurs
Une réponse à ton anxiété
Une main pour calmer ton désarroi
Ton impuissance à faire germer le soleil
Dans cette maison devenue une prison
Toi, asphyxié sous le poids de ses reproches
Car il ne restait des roses promises
Que des épines en forme de glaive
Tu as d’abord minimisé ses sautes d’humeur
Trouvé des excuses où il n’y en avait pas !
Puis des bleus au corps et à l’âme
Sont apparus comme de vilaines taches
Et t’ont obligé à constater
L’échec retentissant de votre relation
Car le vin enivrant de vos nuits
Avait viré au vinaigre
Alors tu as pilé sur ta honte
Car seul tu ne pouvais plus calmer tes craintes
Et tu t’es enfin décidé à demander de l’aide
Ouvrant ainsi une fenêtre
Sur un huis clos étouffant
Ce n’est pas ainsi que les hommes devraient vivre
Pensais-tu avec raison
Encore plus quand ce sont des hommes amoureux

au
pied
du
mur

Puis tu as découvert au-delà de ton jardin saccagé
Qu’il y avait d’autres possibilités
D’autres horizons plus prometteurs
Cette aide tu l’as trouvée
Pour te reconstruire
Et maintenant tu ne crains plus
Les rictus de ses lèvres
Le cauchemar de ses cris
De ses insultes qui te reprochaient d’être
Le silence menaçant des couteaux au repos
Tu t’es donné la permission d’être toi-même
Et ce fut le plus beau des cadeaux
Que tu déballes encore fébrilement
La joie étant de nouveau possible
L’empathie des aidants t’a réconforté
Et t’a redonné ton humanité
Tu as fait de ta fragilité une force
Dont tu ne soupçonnais pas la puissance

ET SURTOUT
CE QUE
TU NE VEUX PLUS

fin de la première partie

Tes jours ne seront pas toujours paisibles
Il y a des cicatrices qui ne disparaissent pas
Car une vie malmenée ne guérit pas si vite
Mais tu auras appris à vivre avec
La peur ne sera plus à la barre
Car tu seras devenu le capitaine de ton bateau
Qui évitera désormais les mers démontées
De la rage de la haine
Où des sirènes féroces te criaient
Des choses atroces
Il connaissait tes points faibles
Et il trouvait plaisir à te mettre en état de douleur
Physique comme psychologique
Car tu pensais que plus rien n’était possible
Que tout était à jamais irrémédiablement coincé
Dans un univers glauque et malheureux
Où dans ses yeux angéliques
Oscillaient des lueurs diaboliques
Sur les débris acérés du matin
Tu errais comme un naufragé
Abandonné sur une île volcanique
Où sa salive était une lave de fiel
Les repas à la chandelle ont fini fracassés
Sur un mur de suie
Les rires noyés dans les larmes et les cris
Le doute a pris racine dans une maison en feu
Et sur la cendre du matin
Tout espoir s’était envolé
Les noces de votre union étaient devenues
Des noces barbares *
Car plus rien n’avait de sens
Sinon l’absurde réalité d’un cul-de-sac
Où tu manquais d’oxygène

PROTÉGER

De ses tempêtes qui souvent surgissaient à l’improviste
Te secouant comme un ouragan
Tu en étais même venu à souhaiter
Que tout cela brutalement finisse
Au prix d’y laisser ta vie
Tu en étais là
Face à un mur de briques
Qui menaçait de s’effondrer sur toi
Car tu étais paralysé
En proie à un cauchemar éveillé
Dont tu ne voyais pas la sortie
Te sentant abandonné
Cruellement trompé par une vie
Qui t’avait paru si belle au début
Mais ses coups ont fracassé ta lumière
Et la nuit s’est installée pour de bon
Ses bras se sont transformés en étaux
Pour te retenir prisonnier
Quitte à étrangler ta liberté
Coincé dans une geôle

À L’AIDE

Et de l’aide il y en avait

Toi qui
te pensais
si seul
dans ton cas

Ne sachant pas qu’il y en avait d’autres
Aux prises avec les mêmes démons
Tu avais même songé à changer
Drastiquement de planète
Pour voir si la vie ne serait pas plus paisible ailleurs
Oui, tu songeais à une réponse définitive
À ce constat d’échec que tu croyais immuable
Car sous le marbre froid de tes nuits
La méfiance couvait
Des idées noires se sont mises à croasser
Devant un horizon d’hyènes ricaneuses
Et tu as cru que le mot bonheur
Avait disparu du dictionnaire

Puis quand tu y repenses
Ô combien ta naïveté t’était dangereuse
Car tu aurais pu y laisser ta peau
Tant de jeunesse pillée
Tant de vieillesse malmenée
Mais la vie ordonne de bouger
Tu as eu l’instinct d’y obéir
Pour te sortir du pétrin
De cet enfer qu’était devenu ton quotidien
Un puits noir de sables mouvants
Où tu t’enfonçais inexorablement
Tu vivais en exil de ton entourage
Craignant les regards les remarques
À en devenir paranoïaque
Telle la brebis devant le loup
Maintenant tu n’as plus à dormir
Avec l’angoisse comme oreiller
Fixant l’épée de Damoclès qui oscillait
Au-dessus de ta pauvre tête où tu tournais en rond
Saturé de sombres idées
Les feuilles mortes de cet amour-là
Se sont enfin envolées
Et les lilas et les muguets te parlent à nouveau
Dans leur parfum si envoûtant
La beauté est redevenue possible
Chaque jour qui t’était si lourd dans sa tristesse
S’illumine de nouveau
Les ronces ont déserté ton jardin
Tu ne crains plus les épines des roses
Car ton coeur s’est calmé

QUI
SERA
PLUS.
SEREIN

CE RÉCIT T’INTERPELLE ?
TU AS BESOIN D’AIDE ?

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Tu rêvais de soleils ardents dans ses yeux
Et non d’orages brutaux sur ta peau
Tu aimais le parfum de sa bouche
Et non la hargne de sa langue
Puis quand l’arc-en-ciel de votre union
A volé en éclats coupants
Le vitrail de votre cathédrale s’est terni
Comme une nuit sans lune
Où les corps jadis soudés
Se sont séparés brutalement
Car le loup affectueux qu’il était
S’était peu à peu transformé
En un loup-garou monstrueux
Autant tu aimais l’attendre
Autant tu craignais maintenant son turbulent retour
Tu as cherché dans les miroirs trompeurs
Une réponse à ton anxiété
Une main pour calmer ton désarroi
Ton impuissance à faire germer le soleil
Dans cette maison devenue une prison
Toi, asphyxié sous le poids de ses reproches
Car il ne restait des roses promises
Que des épines en forme de glaive
Tu as d’abord minimisé ses sautes d’humeur
Trouvé des excuses où il n’y en avait pas !
Puis des bleus au corps et à l’âme
Sont apparus comme de vilaines taches
Et t’ont obligé à constater
L’échec retentissant de votre relation
Car le vin enivrant de vos nuits
Avait viré au vinaigre
Alors tu as pilé sur ta honte
Car seul tu ne pouvais plus calmer tes craintes
Et tu t’es enfin décidé à demander de l’aide
Ouvrant ainsi une fenêtre
Sur un huis-clos étouffant
Ce n’est pas ainsi que les hommes devraient vivre
Pensais-tu avec raison
Encore plus quand ce sont des hommes amoureux

au
pied
du
mur

Puis tu as découvert au-delà de ton jardin saccagé
Qu’il y avait d’autres possibilités
D’autres horizons plus prometteurs
Cette aide tu l’as trouvée
Pour te reconstruire
Et maintenant tu ne crains plus
Les rictus de ses lèvres
Le cauchemar de ses cris
De ses insultes qui te reprochaient d’être
Le silence menaçant des couteaux au repos
Tu t’es donné la permission d’être toi-même
Et ce fut le plus beau des cadeaux
Que tu déballes encore fébrilement
La joie étant de nouveau possible
L’empathie des aidants t’a réconforté
Et t’a redonné ton humanité
Tu as fait de ta fragilité une force
Dont tu ne soupçonnais pas la puissance

ET SURTOUT
CE QUE
TU NE VEUX PLUS

fin de la première partie

Tes jours ne seront pas toujours paisibles
Il y a des cicatrices qui ne disparaissent pas
Car une vie malmenée ne guérit pas si vite
Mais tu auras appris à vivre avec
La peur ne sera plus à la barre
Car tu seras devenu le capitaine de ton bateau
Qui évitera désormais les mers démontées
De la rage de la haine
Où des sirènes féroces te criaient
Des choses atroces
Il connaissait tes points faibles
Et il trouvait plaisir à te mettre en état de douleur
Physique comme psychologique
Car tu pensais que plus rien n’était possible
Que tout était à jamais irrémédiablement coincé
Dans un univers glauque et malheureux
Où dans ses yeux angéliques
Oscillaient des lueurs diaboliques
Sur les débris acérés du matin
Tu errais comme un naufragé
Abandonné sur une île volcanique
Où sa salive était une lave de fiel
Les repas à la chandelle ont fini fracassés
Sur un mur de suie
Les rires noyés dans les larmes et les cris
Le doute a pris racine dans une maison en feu
Et sur la cendre du matin
Tout espoir s’était envolé
Les noces de votre union étaient devenues
Des noces barbares *
Car plus rien n’avait de sens
Sinon l’absurde réalité d’un cul-de-sac
Où tu manquais d’oxygène

PROTÉGER

.

De ses tempêtes qui souvent surgissaient à l’improviste
Te secouant comme un ouragan
Tu en étais même venu à souhaiter
Que tout cela brutalement finisse
Au prix d’y laisser ta vie
Tu en étais là
Face à un mur de briques
Qui menaçait de s’effondrer sur toi
Car tu étais paralysé
En proie à un cauchemar éveillé
Dont tu ne voyais pas la sortie
Te sentant abandonné
Cruellement trompé par une vie
Qui t’avait paru si belle au début
Mais ses coups ont fracassé ta lumière
Et la nuit s’est installée pour de bon
Ses bras se sont transformés en étaux
Pour te retenir prisonnier
Quitte à étrangler ta liberté
Coincé dans une geôle

À L’AIDE

Et de l’aide il y en avait

Toi qui
te pensais
si seul
dans ton cas

Ne sachant pas qu’il y en avait d’autres
Aux prises avec les mêmes démons
Tu avais même songé à changer
Drastiquement de planète
Pour voir si la vie ne serait pas plus paisible ailleurs
Oui, tu songeais à une réponse définitive
À ce constat d’échec que tu croyais immuable
Car sous le marbre froid de tes nuits
La méfiance couvait
Des idées noires se sont mises à croasser
Devant un horizon d’hyènes ricaneuses
Et tu as cru que le mot bonheur
Avait disparu du dictionnaire

Puis quand tu y repenses
Ô combien ta naïveté t’était dangereuse
Car tu aurais pu y laisser ta peau
Tant de jeunesse pillée
Tant de vieillesse malmenée
Mais la vie ordonne de bouger
Tu as eu l’instinct d’y obéir
Pour te sortir du pétrin
De cet enfer qu’était devenu ton quotidien
Un puits noir de sables mouvants
Où tu t’enfonçais inexorablement
Tu vivais en exil de ton entourage
Craignant les regards les remarques
À en devenir paranoïaque
Telle la brebis devant le loup
Maintenant tu n’as plus à dormir
Avec l’angoisse comme oreiller
Fixant l’épée de Damoclès qui oscillait
Au-dessus de ta pauvre tête où tu tournais en rond
Saturé de sombres idées
Les feuilles mortes de cet amour-là
Se sont enfin envolées
Et les lilas et les muguets te parlent à nouveau
Dans leur parfum si envoûtant
La beauté est redevenue possible
Chaque jour qui t’était si lourd dans sa tristesse
S’illumine de nouveau
Les ronces ont déserté ton jardin
Tu ne crains plus les épines des roses
Car ton coeur s’est calmé

QUI
SERA
PLUS.
SEREIN

CE RÉCIT T’INTERPELLE ?
TU AS BESOIN D’AIDE ?